ABSENCE

De l'aube au crépuscule, ta présence

Sous les traits silencieux de l'absence

Ecoute s'éteindre l'ombre de vie :

Lueur bleutée, de ton regard jaillie.


Ton regard : Miroir lointain sans visages

Ton sourire : Voilier d'or sans voyages

Ta voix : Guitare d'ivoire sans cordes

Tes mains : Ailes sans envols ne se posent 

plus en glissant. Ta chevelure : Horde

blessante comme l'épine de rose

Ton corps : Rocher où viennent se briser

les vagues aux reflets de ma tendresse

Ton coeur : Arbre aux bourgeons ensommeillés

Ton âme : Flamme dansant sans ivresse

Et tes rêves : Transparences voilées

Sont pour moi : Autant d'aubes sans rosée

D'aurores sans soleil et de jardins...

Où les poètes se seraient éteints...


De l'aube au crépuscule, ta présence

Sous les traits silencieux de l'absence

Ecoute s'éteindre l'ombre de vie :

Lueur bleutée, de ton regard jaillie.


(extrait du recueil "Au pays de mon coeur" 1986)




Couleurs d'automne


Trente années viennent de sonner

 Et Je demeur' le coeur glacé.

A trop attendre du hasard

A trop y croire à trop vouloir

Peut-être est-il déjà trop tard

Pour les regards d'un autre part...


De faux départs en vrais ratages

Combien en ai-je tourné de pages ?

Combien en tournerai-je encore ?

De coeur à coeur, de corps à corps

Combien de fois mourrai-je encore

Avant d'atteindre au nouveau port :

Terre promise aux illusions

Où n'existe le mot "raison"...


Trente années se sont envolées,

Une demi-vie s'est enfuie

Sans avoir vu le temps passer.

Que me reste t'il aujourd'hui ?

Des visages aux couleurs passées

Que je croyais d'éternité.


(extrait du recueil de poèmes "Au pays de mon coeur" 1986)







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